Le monstre s’éveille
Les premières lueurs matinales percent mes volets,
roulement des ordures sur le frais pavé.
Déjà le râle agressif des moteurs…
le monstre urbain s’éveille.
Les paupières alourdies par cette trop courte nuit,
je traîne les pieds jusqu’à la cuisine.
Déjà scandales, réclames et boucheries entre deux mélodies…
le monstre urbain s’éveille.
Le calendrier s’effeuille et les minutes s’égrainent,
mon répondeur impatient vire au rouge clignotant.
Déjà la routine pour ce lundi nouveau-né…
le monstre urbain s’éveille.
Le précipité lacté dans ma tasse de gré,
semble croquer son portrait sur fond de café.
Déjà son image sensuelle en mon esprit obombré…
le monstre Désir veille.
Guillaume Riou
Graffiti sur un bâtiment de Montréal