Fards – Poème de Claire Cailleaux

Fards

J’élargirai mes yeux d’une trace bleuie,
comme elles font.
Ils seront grands, grands et profonds
comme de l’ombre au fond d’un puits,
et puis, si sombres. — On y verra la pensée,
– chant immense et vain –
et l’exquise cruauté
de l’éternel féminin.
On y verra tant de choses,
tant sera grand le cerne noir sur la joue rose.
On y verra, peut-être,
tout ce qu’il m’aura plu
d’y mettre,
hormis mes vrais yeux, qu’on ne verra plus.

Claire Cailleaux, in Chinoiseries, aux éditions du Monde Nouveau, Paris, 1924

Fards - Dessin de Szeto S. Wai
Dessin de Szeto S. Wai illustrant le poème de Claire Cailleaux dans le recueil « Chinoiseries »

Clefs : apparences | maquillage | dictat | féminité | condition féminine | éternel féminin | orientalisme | rôle | faux-semblant
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