Amour
Amour peut égarer les plus sages : qui trop aime n’a plus en soi de mesure, et de tous le plus fol est le plus amoureux.
Amour n’a cure des ravages qu’il exerce. De telle ardeur il échauffe les courages qu’il n’est froidure qui les puisse refroidir. Les yeux et le cœur sont les messagers ordinaires de ses commencements.
Mais vous, Ma Dame, entre vos mains vous tenez mes yeux et mon cœur, ici et partout. Malmené par l’amour, battu sans relâche comme navire en mer battu par le vent, vous êtes mon pavillon jamais submergé.
Guido Delle Colonne, de Messine.
Delle Colonne est un poète sicilien de la fin du XIIIe siècle, qui n’est plus connu que pour son Histoire de la destruction de Troie : roman historique en latin qui connut un réel succès et fut traduit dans toutes les langues de l’Europe (Remaniement du Roman de Troie de Benoit de Sainte-More).
Je l’ai découvert en butinant les pages d’un livre ancien sur La femme et l’amour (tout un programme…). Il est rare de trouver ses poèmes traduits en français, mais si vous pratiquez couramment l’italien allez sur ces sites :
http://www.silab.it/frox/200/tree131.htm
http://www.rossettiarchive.org/docs/134d-1861.raw.html