ÉTRANGER
L’étranger pleure sa terre meurtrie
Restes de racines, sève dégouline.
Son regard fixe les ocres valses du passé,
Les marchands prolixes, les danseuses éthérées ;
Râles de ses spectres dans le glacial aquilon
Effluves d’émotions serpentent, s’enchevêtrent.
Déferlent les amertumes ourlées d’écume
D’enfants les cris… son sang, sa vie.
Dunes de terreur, plages de stèles
Marées cruelles des vils dictateurs !
L’exilé croise les civilisations, des phares de compassion
Mais nul n’envisage d’alléger son bagage.
Il porte au corps les plaies du cœur
Survivant de l’horreur, nomade sans Nord.
Seul, il marche sur le sable humide.
Ses traces… s’effacent.
Guillaume Riou.
Poème écrit en 2004.