À la lecture de Terres d’ocre, ce très beau poème de Marcel Maillet (que vous pouvez lire dans l’article « Terres d’ocre – Poème de Marcel Maillet« ), j’ai eu envie à mon tour d’exprimer mon ressenti face aux roux paysages d’automne.
Envie qui s’est concrétisée en novembre 2009, à la vue des forêts chamarrées : le poème Trésor chromatique naissait.
En le relisant récemment à voix haute, j’ai remarqué que la lecture des vers de Marcel Maillet avait nettement influencée mon écriture.
Je m’étonne de voir à quel point les échanges, analyses et lectures que l’on fait au Cercle des Poètes Retrouvés, nous font évoluer et nous imprègnent.
Ainsi, entre admiration et innutrition, je dédie ce poème à Marcel Maillet.
TRÉSOR CHROMATIQUE
Le soleil cuivré,
dans un ciel si calme,
caresse la toile feuillue des monts.
Nos regards se perdent
aux courbes des déferlantes d’ocres.
S’empourprent les caducs hirsutes
en canopées de feu.
Pampres diaprés
Touches d’ambre
Pommes d’or
Ramures rubigineuses du cycle fauve.
L’éphémère palette automnale
nous pare de sérénité.
Guillaume Riou. Poème publié dans Les Citadelles, revue de poésie, n°18, Paris, 2013.
Maurice de Vlaminck (1876-1958), Paysage de la Vallée de la Seine ou Paysage d’Automne, 1905 / huile sur toile.
New York, The Museum of Modern Art. Gift of Nate B. and Frances Spingfold, 1973
Je t’envie beaucoup de pouvoir traduire avec ton talent cette saison automnale particulièrement riche en couleurs, que j’affectionne tout particulièrement.
C’est très beau et ça donne envie de prendre le pinceau et la toile, comme a si bien su le faire Vlaminck !
Un commentaire sur le titre et le mot chromatique que je trouve un peu rude, faisant appel à des notions de physique ?!…..
Merci mon Guillaume.
Merci pour ce commentaire Moulou.
Quand je contemple nos montagnes colorées à l’automne, je pense de suite au Fauvisme.
Pour ce qui est du titre, je comprends ton impression de rudesse face au mot « Chromatique ». Mais c’est le terme qui, associé à « Trésor », me paraît le plus juste pour caractériser à la fois la saison et le fauvisme avec son emploi de larges aplats de couleurs vives. Ces peintres se définissaient eux-mêmes comme « chercheurs en chromatique ».
Dans ce poème, j’essaie de jouer sur les paradoxes de l’automne : à la fois couleurs de feu, de sang, de fauves… et impression de calme, de sérénité, de fin d’un cycle.