J’ai découvert, il y a quelques années, Pierre Louÿs (1870-1925) par la lecture de ce poème :
Ouvre sur moi tes yeux si tristes et si tendres,
Miroirs de mon étoile, asiles éclairés !
Tes yeux plus solennels de se voir adorés,
Qui lurent le silence et surent l’entendre.
Nous eûmes des baisers mouvants comme la mer,
Lequel épuiserait ta grâce intarissable ?
Les vagues de nos soirs expirent sur le sable
Et regonflent toujours leurs eaux couleur de chair.
Je ne connaissais alors, ni sa vie ni son œuvre…
En le lisant, je ne fus pas sensible à ses romans, mais ses vers résonnaient en moi.
Je vous invite à découvrir (si ce n’est déjà fait) ses recueils. Plus particulièrement « Poétique » et ses poèmes érotiques.
Son deuxième recueil, Les « Chansons de Bilitis » (1894) est une des supercheries les plus célèbres de notre histoire littéraire ; il trompe la critique en le prétendant traduit du grec, d’une soi-disant poétesse lyrique contemporaine de Sappho.
J’ai appris cette semaine que Pierre Louÿs était, par ailleurs, un grand bibliophile. Il avait constitué une immense bibliothèque (20 000 volumes) et avait une fine connaissance des textes anciens.
Voilà un homme d’un autre siècle que j’aurais aimé rencontrer !