La nuit d’Audierne
1
Soldats de la nuit pélagienne
sombres guerriers bardés de brumes
combattrons-nous le jour venu
votre cohorte élyséenne
envahisseurs sanglés d’écume
amoureux de fleurs noires et de mésaventures
galériens sans pardon de hauts-fonds et d’abysses
pourquoi sous vos mâtures
ornées de blêmes amertumes
guidez-vous sans repos nos timons aux supplices ?
2
Marins des nuées éoliennes
vifs matelots hissés aux hunes
saluerons-nous de mains tendues
votre gabare au port d’Audierne
blonds écumeurs gréés d’azur
rameurs sans pénitence et goûteurs de fortunes
amateurs de querelles et de filles à boire
à travers vos voilures
trouées de vertes déchirures
absolvez nos chagrins et bénissez nos soirs !
Philippe Démeron, in la revue de poésie Les Citadelles n°3, Paris, 1995.
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