Lors de la visite commentée de l’étonnant château de Brézé (Maine-et-Loire), en août 2010, la guide nous a relaté une historiette sur Nicole du Plessis de Richelieu et sa folie douce.
Sœur du cardinal de Richelieu, Nicole du Plessis de Richelieu épouse Urbain de Maillé-Brézé en 1617.
Elle est décrite dans les récits de Tallemant des Réaux comme « … folle, et elle est morte liée, ou du moins enfermée. Elle croyoit avoir le cul de verre, et ne vouloit point s’asseoir. Elle eut un temps une plaisante folie ; elle croyoit avoir froid à un petit endroit au-dessus de la main, et passoit tout le jour à y mettre des gouttes de résine, quelquefois jusques à cinq cens, et puis à les oster, selon qu’il luy sembloit que la partie se reschauffoit… ».
Amusé par l’anecdote, j’ai écrit cette fantaisie :
La complainte de Nicole du Plessis de Richelieu
Ma peau de verre,
fragile parure,
mérite douceur et précaution !
Ne voyez-vous pas luire mon séant
aux pourpres rais de l’astre vespéral ?
Je dois m’assoupir sur le ventre,
les membres liés pour parer au moindre retournement
et ménager ainsi mon précieux revers.
De grâce, domestiques, veillez à ne pas me briser
car jamais, jamais ne s’en remettrait
l’écrin profond de Brézé !
Guillaume Riou
Poème écrit en 2010.