L’Avre
L’air est en friche à l’entrée du bourg
Il fait beau sur les limites du monde
Mon enfance est un village normand
que découpent les ciseaux de la rivière
qui se vide de ses douleurs en vomissant la mer
La vallée l’épouse dans le dé du sommeil
Une hirondelle taille les veines du paysage
et les voyelles de la pluie
Entre Nonancourt et La Madeleine
l’Avre tient mon enfance en équilibre
et marche en moi comme un arbre
dans le sommeil des pierres
Cri qui me rend vivant.
Christophe Dauphin, in Coup de soleil, revue de poésie et art, n°83, Annecy, octobre 2011.
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