Roc de Chère
Les feuilles mortes éclaboussent sous nos pas.
Le pétrichor truffe l’air ambiant.
Bogues éventrées,
glands noircis,
drupes sanguines,
tout le bois cuivreux prépare la terre nouvelle ;
et nous y sommes bien, détendus.
L’antre obscur des lapiaz
garde ses secrets.
Le sentier,
que traverse un lombric dans un effort démesuré,
nous mène au belvédère.
Nos corps surplombent le lac tremblant :
son coude que les ocres du Taillefer plient
et le château de Duingt qui l’épingle.
Au retour,
un Opinel, oublié
au milieu des Têtes de moine,
nous indique de sa pointe
la direction du golf
dont la pelouse bien trop verte
fait offense à l’automne.
Guillaume Riou
Poème écrit en octobre 2022