D’abord séduit par la troisième partie de cette chanson, je me suis renseigné sur la muse de babx : cette mystérieuse Omaya au destin vraisemblablement tragique mais rayonnant.
J’ai trouvé quelques infos sur la fiche Wikipedia d’Omaya Al-Jbara (1974-2014), femme engagée qui devint une figure de la résistance irakienne face à Daech.
Omaya Al-Jbara fait le V de la victoire avec des combattants d’Al-Alam. DR
– Source : M le magazine du Monde, décembre 2014 –
Puis j’ai lu le prologue de la chanson dans le livret de l’album :
« La chanson parle d’une femme qui s’appelait Omaya al Jbara. Femme ronde et joyeuse qui faisait du droit et de grandes tables pour ses amis et sa famille. Elle vivait à Al Alam près de Tikrit en Irak.
Omaya s’est muée en Jean Moulin de son village quand un groupe de l’E.I. l’a attaqué, faisant de chaque homme et femme un Résistant. Ces Résistants ont tenu face aux agresseurs armés pendant douze jours jusqu’à ce qu’Omaya tombe, tuée en plein cœur par un sniper. Elle est depuis devenue une sorte de légende dont on chante le nom, et a obtenu le titre rarissime pour les femmes de « Cheikha », un titre qui n’avait jusque là jamais été accordé à une femme.
La première partie est un peu sa « montée au ciel », son Ascension, la seconde « la bataille », la troisième se situe après le combat. »
OMAYA
I
Ma peau est de Lune
Mes yeux sont des Dunes
Qui regardent encore
Et je tombe au ciel
Et je tombe au ciel
Mes yeux sont de vent
Mes rires sont des fleurs
Qui jamais ne meurent
Et je tombe au ciel
Et je tombe au ciel…
II *
III
Omaya s’endort sous les mandariniers
Omaya s’endort sous les mandariniers
Dans le vent brûlant
Là où poussaient les roses
Là où poussaient les roses
Omaya se repose
Omaya s’endort sous les mandariniers
Omaya s’endort sous les mandariniers
Dans le vent brûlé
Elle seule sait que bientôt
Repousseront les roses
Repousseront les roses
« À toi mon assassin
Mon enfant mon amour
À présent que je vole
À présent que tu cours
Je n’aurai de cesse
Tu le sais
Je n’aurai de cesse
De te hanter toujours
Je n’aurai de cesse
De te hanter toujours
Et je te condamne
À l’amour »
Omaya repose sous le mandarinier
Omaya repose sous le mandarinier
Sans peur repose
Une tache au cœur comme
Une tache au cœur comme
Un bouton de rose
Un bouton de rose
babx, in l’album Ascensions, Bisonbison, 2017
* partie instrumentale librement inspirée de « Accordez-moi ce tango » (Marcel Dabadie/ R. Denoncin)