Georges Haldas est un des poètes que je lis et relis régulièrement car ses poèmes font évoluer mon regard sur la vie, sur le temps et sur l’autre.
Il fige et sublime l’instant, avec une poésie fine et une philosophie profonde.
JARDIN D’ENFANTS
Ici l’enfant regarde
un oiseau bien tranquille
dévorer dans les branches
un ver qui tremble encore
Un papillon s’en va
couvert d’or C’est dimanche
Sur un banc deux vieillards
bouche ouverte somnolent
À côté d’eux timides
les amants eux aussi
du regard se dévorent
Et la fanfare entonne
un morceau de bravoure
La mère a retrouvé
son enfant Et le ver
dans le corps de l’oiseau
devient une autre chair
Georges Haldas (1917-2010), in La blessure essentielle, Ed. L’Age d’homme, 1990
Guêpiers d’Europe – Illustration d’Anne Crausaz dans l’album jeunesse L’oiseau sur la branche, Ed. MeMo, 2014
Pour aller plus loin sur ce poète genevois, voyez ces Grands entretiens de 2005 sur la chaîne RTS (Radio Télévision Suisse) :