Barcarola – Poème en monégasque de Louis Notari (Luì Nutaři)

Au milieu du lierre de livres qui assaille littéralement ma bibliothèque, se trouve une petite plaquette d’une trentaine de pages contenant des chants et poèmes à la gloire de Monaco.

Ce document fut réalisé à l’occasion du « Festin munegascu » qui eut lieu à Monaco le 14 juin 1931 dans le parc des Révoires (actuel parc Princesse Antoinette), organisé par la Délégation Communale, le Comité des Traditions Monégasques, avec le soutien des comités de Menton et Vintimille.

Festin munegascuSource de la photo : Monaco, Vivre ma ville n°44. Mairie de Monaco. 2015

 

Les poèmes qui s’y trouvent sont de Louis Notari (1879-1961), poète défenseur de la culture monégasque.

La langue monégasque, appelée le munegascu, est un parler d’origine celto-ligure, à base de génois (encore en usage en Ligurie, sur la côte italienne) et ourlé d’influences provençales.

J’en extrait ici le poème Barcarola, ainsi que sa traduction en français (présente dans la plaquette) :

BARCAROLA

A lüna è ciaiřa, u tempu è beIu,
o Munegascu, vařa u batelu :
ganta řë rame e voga e canta
d’au cavu d’Ayu a Spina Santa !…

Se řa to’ terra è picenina,
godetè ‘n paije tüt’ a maiřina :
e chësta sëřa, che fà bunassa,
arma u palangru, prepařa a nassa !…

Sarghi e umbrine, pagaři e blade,
crovi e luvassi, sarpe e duřade,
ienceran tütu d’ořu e d’argentu
řu to salabre, se nun fà ventu !…

Se se levëssa ün mistralotu,
issa řa vëřa sciü u batelotu,
lascia che voře, cuma ‘na ciuma,
sciü ři mařusi, gianchi de sciuma !…

A lüna è ciaiřa, u tempu e helu,
o Munegascu, vařa u batelu :
ganta řë rame e voga e canta
d’au cavu d’Ayu a Spina Santa !

Luì Nutaři, in Festin munegascu, Imp. monégasque, Monte-Carlo, 1931.

 

Barcarola - MonacoIllustration signée « Clérissi » en couverture de la plaquette

BARCAROLE

La lune est claire, le temps est beau,
ô monégasque, mets ton bateau à l’eau :
saisis les rames et vogue et chante
du Cap-d’Ail à Spina-Santa !…

Si ton pays est tout petit,
jouis en paix de la mer immense
et ce soir, que la mer est calme,
amorce la palangre, prépare les nasses !…

Sargues et ombrines, pageaux et blades,
corbeaux et loups, saupes et dorades,
rempliront d’or et d’argent
ton salabre, s’il ne fait pas de vent !…

Si un peu de mistral se levait,
hisse la voile sur ton petit bateau :
laisse-le voler comme une plume,
sur les vagues blanches d’écume !…

La lune est claire, le temps est beau,
ô monégasque, mets ton bateau à l’eau
saisis les rames et vogue et chante
du Cap-d’Ail à Spina-Santa !

Louis Notari, in Festin munegascu, Imp. monégasque, Monte-Carlo, 1931.

 

Découvrez d’autres textes de Notari sur le site du Comité national des traditions monégasques.

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2 Commentaires

  1. Bonjour, je suis passionnée par Monaco et je souhaiterais savoir si le petit recueil que vous avez est encore trouvable en vente sur internet en occasion ou en s’adressant directement à la Principauté.

    Merci d’avance

    Céline

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