Photo de Richard Dumas, De l’imprudence, 2002
TANT DE NUITS
Mon ange je t’ai haï
Je t’ai laissé aimer d’autres que moi
Un peu plus loin qu’ici
Mon ange je t’ai trahi
Tant de nuits alité
Que mon cœur a cessé
De me donner la vie
Si loin de moi…
Des armées insolites,
Et des ombres équivoques,
Des fils dont on se moque,
Et des femmes que l’on quitte
Des tristesses surannées
Des malheurs qu’on oublie
Des ongles un peu noircis…
Mon ange je t’ai puni
A tant me sacrifier
Icône idolâtrée
Immondices à la nuit
Mon ange je t’ai haï
Je t’ai laissé tuer
Nos jeunesses débauchées
Le reste de nos vies
Si loin de moi…
Des armées insolites
Et des ombres équivoques
Des fils dont on se moque,
Et des femmes que l’on quitte
Des tristesses surannées
Des malheurs qu’on oublie
Des ongles un peu noircis…
Mon ange je t’ai haï…
Alain Bashung, in l’album Bleu pétrole, 2008
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