La planète Mars – Article d’un journal du 11 novembre 1909

En Feuilletant, aux archives municipales d’Annecy, les pages d’un journal annécien daté du 11 novembre 1909, intitulé L’Avenir savoyard, j’ai trouvé l’article suivant :

La planète Mars

Entre sept et huit heures du soir,  on peut voir à l’horizon, du côté de l’Est, un astre dont la vive couleur rougeâtre attire l’attention : c’est Mars. Quand la soirée est plus avancée, il est impossible que la belle planète échappe à aucun regard.
L’observation de cet astre, sur lequel, soit dit en passant, il est de mode de discuter à perte de vue, est maintenant des plus aisées et il faut remonter à 1892 pour le retrouver dans des conditions d’observation aussi favorables.
Mars, qui était en opposition le 24 septembre dernier, se trouve relativement très proche de la Terre. La distance qui, actuellement, nous sépare de Mars est représentée par le nombre 9.141 (le rayon terrestre étant pris pour unité), alors qu’à l’époque de son plus grand éloignement, cette distance se mesure par le nombre 62.817.
Cet état exceptionnel de visibilité a permis à quelques astronomes d’étudier avec succès la surface de notre proche voisine.
C’est ainsi que M. Lowel, entre autres, d’après une communication faîte ces jours derniers par M. Deslandres à l’Académie des sciences, nous apprend la présence de l’oxygène libre dans l’atmosphère de cette planète. C’est une très intéressante et fort belle découverte. Mais de là à croire possibles des échanges de signaux entre nous et les habitants de Mars (s’il y en a), il y a un abîme qui ne sera sans doute jamais comblé. En effet, d’après des calculs faits par M. Larkin de l’observatoire Lowe, en Californie, pour qu’il y eut quelque chance que des signaux lumineux transmis par l’intermédiaire d’un miroir pussent être vus des Martiens (?) ce miroir devrait avoir « au moins 42 kilomètres de diamètre » ; or, le plus grand miroir astronomique connu a un diamètre de 2 mètres 50 seulement… Inutile de faire des commentaires.

Article de L’Avenir savoyard n° 306, du 11/11/1909

C’est étonnant de lire ce témoignage de l’époque. Plus encore, de voir qu’ils émettaient déjà l’hypothèse d’êtres extraterrestres et cherchaient les moyens d’établir une communication.

S’ils avaient su, nos ancêtres qui lisaient ce canard, qu’un siècle plus tard on déposerait des robots explorateurs sur la planète rouge !

Et nous… que savons-nous de demain ?

La planète Mars

Clefs : astronomie | observation des astres | Percival Lowell | Henri Deslandres
Partager
Facebooktwitterredditpinterestlinkedintumblr
Lien pour marque-pages : Permaliens.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *