Les Essoreuses
Les essoreuses n’ouvrent pas à la marée qui fouette leurs
murs et leur sang à chaque lunaison
ni ne déchiffrent l’écriture rageuse du sel sur leur vitre
l’alphabet translucide n’est que gesticulations d’eau sur la
voie
blanche tracée par la lune un raccourci pour les morts des
va-nu-pieds
le phare fait la sourde oreille quand des jeunes vagues
étreignent ses genoux
sa responsabilité va aux aînées tirées au cordeau et à un
horizon
capable de basculer du mauvais côté s’il prenait à la terre
l’envie de se retourner
Vénus Khoury-Ghata, poème extrait du n° 77 de la revue Coup de Soleil.
Océan Atlantique / Photo de Benoît Grelier / PhotoBlog Aiguebrun
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