En faisant du tri dans ses papiers, ma grand-mère a remis la main sur une série de vieux journaux. Parmi eux se trouvait un numéro du journal républicain Le Citoyen daté du jeudi 23 août 1923 (n°35), dans lequel j’ai eu le plaisir de découvrir un sonnet du breton carhaisien Charles Le Bras :
HUELGOAT
Le soir, au bord du lac
La pourpre des flots, où des saules chevelus
Se reflètent encor dans les clartés mourantes,
Se mue en rose et mauve aux teintes dégradantes,
Et les blancs nymphéas ne se voient déjà plus.
La raine s’est enfuie aux mousses des talus ;
La sarcelle a gagné, dans les ombres croissantes,
L’abri des roseaux secs aux quenouilles penchantes.
— Oh ! la douceur du rêve hors des temps révolus,
Dans le calme infini qu’apporte l’heure exquise
Où l’âme des blés noirs, au souffle de la brise,
S’exhale dans l’air frais en une odeur de miel.
Et la nuit, effaçant ses bords brumeux et vagues,
Met dans les eaux du lac les étoiles du ciel
Qui semblent y danser au friselis des vagues.
Charles Le Bras, Carhaix. In Le Citoyen n°35, du jeudi 23 août 1923.
Fin de soirée sur le lac d’Huelgoat / Par Nadine C.
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