Il y a trois sortes d’individus parmi ceux que l’on nomme les poètes. Ceux qui se voudraient des poètes et qui multiplient leurs écrits et payent bon prix leurs publications. Il y a les simples, les beaux simples, des gens qui, même, ne sont pas du tout stupides en d’autres domaines, par exemple le commerce, l’agriculture, la littérature ou l’industrie. Puis enfin il y a les vrais poètes.
Comment définir ceux-ci ?
Ils n’écrivent pas, ils ne publient plus. On se demande s’ils savent encore lire. Leur déchéance est céleste. Ils sont assis à leur table et ils ne font rien. Comme Holderlin composant sa musique sur un piano dont il avait coupé les cordes, ils ont cessé de voir et d’entendre ce monde. Ils ont éloigné de leur esprit ce qui empêchait leur poésie, seule chose qui leur importât jamais à travers toutes les mésaventures de l’existence. Ils ont signé un pacte de non assistance à rien. Ils ont signé, c’est écrit. Et par dessus tout ils ont inventé une « funérature » qui va bientôt, je le prédis, devenir à la mode.
Mais qu’êtes-vous vous mêmes, mes pauvres « vrais » poètes ?
Adrian Miatlev (1910-1964), in Le sacrement du divorce, Ed. Gallimard, 1960.
Un grand poète !
Merci pour votre contribution concernant Adrian Miatlev. J’ai eu l’immense privilège de le rencontrer durant les derniers mois de sa vie à Lausanne (pas si loin d’Annecy !). J’ai quelque peu participé en publiant à La Tour de Feu de Pierre Boujut, avec un fameux 14 juillet à Jarnac dont je me souviendrai toute ma vie. Adrian était un être magnifique, un géant de la poésie et… de l’autodérision. Avec Madeleine son épouse nous avions créé « Les Amis d’Adrian Miatlev ». Bravo et merci encore Monsieur Riou.
Claude Collet (http://www.pictureman67.blogspot.fr)
« Les Amis d’Adrian Miatlev » ont ils réalisé des publications, ont-ils des archives consultables?
cela me fait plaisir que certaines personnes considèrent Adrian Miatlev comme une grande personnalité de la poésie : je considère cela comme un hommage pour mon arrière grand père.
Bonjour, agrégée de lettres modernes j’ai entrepris des recherches sur Gaston Criel. A la BU d’Angers, j’ai plusieurs fois rencontré le nom de Miatlev, indéfectible amitié d’E. Humeau, lettre conjointe Criel, Miatlev… Auriez-vous trace d’autres documents concernant Criel? Un fonds Miatlev st-il déposé quelque part? J’aime beaucoup les quelques poèmes de Miatlev que j’ai pu découvrir. Merci
Bonjour, pour ma part je n’ai pas connaissance d’un Fonds Miatlev.
J’ai trouvé, sur Internet, l’existence d’archives épistolaires de Miatlev avec Pierre Boujut et peut-être d’autres correspondants (?). Je ne sais pas en revanche si Boujut côtoyait Criel. Ces archives se trouveraient à l’IMEC. Voyez ce lien : https://genesis.revues.org/395
Bonne continuation dans vos recherches
Cordialement,
Guillaume Riou
Merci beaucoup.
Heureuse de trouver un commentaire de toi ici mon Quentin. Ton arrière grand-père était et restera un grand poète
Voici un petit portrait de Miatlev par Gaston Criel, (Saint-Germain-des-Prés, Les décombres, I, éditions du rewidiage)
« Parlons d’Adrian Miatlev, né à Moscou, mort à Lausanne.Dans la semaine, j’accueillais souvent Adrian avec du vin blanc, qu’il aimait. Adrian était un gars très sympathique dont émanait un bonheur de vivre teinté de délectation morose.»
lesamisdegastoncriel@yahoo.com
PS Je n’ai pas trouvé trace de Les amis d’Adrian Miatlevj
En cherchant des informations sur MIATLEV, je vous lis. Beaucoup d’éléments dans les n° de LA TOUR DE FEU. Par ex, le n°90 contient des dessins du poète dont un autoportrait (1932).
Bonjour, merci pour votre commentaire.
J’ai quelques numéros de la revue La tour de feu dans ma bibliothèque, comme le n°143 intitulé « Ni dieu, ni maître, ni Miatlev ». Je vais essayer de trouver le n°90. Cordialement