Les souffles flottant dans les bois en fleurs
Abordent au feuillage étincelant ;
Luisent les glaïeuls aux ruisseaux en pleurs ;
Au ciel bleu foncé nage un nuage blanc.
L’air tiède est doux aux poitrines blanches
Mises à nu ; la mousse sous les cous
S’enfonce ; voici près des rayons roux
La douceur des mains caressant les hanches.
Il pleut du soleil, il chante de l’eau,
Des baisers pâmés aspirent la peau
Sous les branches.
Marcel Proust, in Lettre à Raoul Versini, 1888.
Correspondance découverte en 2020, par la Société des Amis de Proust.
Ce poème sera également envoyé au sergent Maurice Henry en 1890.