J’ai lu dernièrement un recueil intitulé « Cartographie ». J’ai été sensible au poème : « Îles imaginaires ». Et un second a éveillé ma curiosité : « Disque arabe d’Al Istakri ».
J’ai découvert ensuite que Jacqueline Held est une auteure de littérature pour la jeunesse et j’ai compris l’origine de la force de son poème.
Ses souvenirs d’enfance ont fait ressurgir les miens.
Îles imaginaires
L’archipel de mon enfance
Contient trois îles :
Île-grotte de Jules Verne
Enclose autour du Nautilus captif,
Baleines de Jonas ou bien de Pinocchio,
Hyper-île de Robinson.
Et j’oublie l’île, mon île
Que je reconstruisais chaque jour :
Peuplée d’objets si singuliers,
Pierres d’aimant, palourdes, perles,
Coquillages inconnus que nul ne peut nommer,
Semis d’îlots
Perdus dans la mémoire.
Jacqueline Held, in Cartographie : pays-sage comme une image, Ed. Folle avoine, Coll. Les jeux du savoir, 1985
Illustration de Léon Carré pour « Sindbad le marin », extraite des Mille et Une Nuits, Paris : impr. G. Kadar, édition d’art H. Piazza, 1926-1932.
Au cours de son premier voyage, Sinbad croise le chemin d’une baleine que les marins prennent pour une île.
« Courez vite ! Car l’île sur laquelle vous vous trouvez n’est point une île ! C’est une baleine gigantesque ! Elle a élu domicile au milieu de cette mer, depuis les temps de l’antiquité ; et les arbres ont poussé sur son dos, grâce au sable marin ! Vous l’avez réveillée de son sommeil ! ».