Véronique Adam et la poésie

Pourquoi ne voit-on la terre comme ses fruits ?
Pourquoi le feu et cette bougie ? Le soleil ?
Pourquoi couper son cou, et compter des pieds ?
Pourquoi lever un verre et y voir des sirènes ?
Appeler Apollon, n’avoir ni dieu ni maître ?
Pourquoi aimer, pleurer au fin fond d’un désert ?
Pourquoi chanter et parler de soi, ou mettre
Sur un visage, un lys, des roses, un bonnet rouge ?
Dans un cœur, de la pluie, du vent mauvais, un rocher ?
Au creux d’une main, des départs, un violon ?
Comment retrouver Jeanne la Lorraine ou Phylis ?
Comment le vautour peut-il devenir un aigle ?
Le chat, un sphinx, Actéon, un cerf et Castor
Une étoile, comme toi qui m’aimerais.
Pour cela, les poètes font la poésie.

 

Véronique Adam, d’après quelques illustres, in revue Poésie1 n°51, 1977.

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