Voici deux poèmes chinois (traduits par François Reubi) que je trouve beaux et apaisants, malgré le fait que je n’ai encore jamais vu de fleurs de lotus ni de gardénias…
On dit qu’elles forment le trône vert et pur des statues de Bouddha* de ce pays.
Le ciel est bleu, la rivière automnale ; les nuages empourprés sentent bon.
Un couple de canards mandarins bavarde au loin ; une brise légère se lève.
Miroitant comme des perles, les gouttes de rosée tombent une à une dans l’étang.
Fleurs de lotus
(* Bouddha est souvent représenté assis ou debout sur une fleur de lotus, symbole de pureté et de perfection.)
Fleurs de lotus et gardénias – Estampe en couleur du Shizhuzhai Shuhuapu –
(Traité sur les peintures et les écrits de l’Atelier des Dix Bambous) publié à Nankin en 1633
Leurs fleurs ne se fanent pas au froid des cimes, mais la neige les éprouve.
On observe qu’au début de l’automne, leurs graines se séparent et se sèment au loin.
Leur parfum parvient jusqu’aux papillons craintifs qui volent haut dans les airs.
La nuit, ils tiennent compagnie aux statues de Bouddha et veillent près de l’étang paisible.
Gardénias
Zhang Laomei (張老美 – poète du XVIIe siècle), Double quatrain héptamétrique : le premier rimant en -ang, le second en -ing. In Le studio des dix bambous, estampes et poèmes, présenté et traduit par François Reubi, Ed. Skira, 1996.
Je vous partage un autre poème sur le lotus qui pourrait vous plaire 🙂 https://www.youtube.com/watch?v=G0jlCtezM3Q&t