In sich versunken (Penchée sur soi) – Poème d’Hannah Arendt

In sich versunken

Wenn ich meine Hand betrachte
— Fremdes Ding mit mir verwandt —
Stehe ich in keinem Land,
Bin an kein Hier und Jetzt
Bin an kein Was gesetzt.

Dann ist mir als sollte ich die Welt verachten,
Mag doch ruhig die Zeit vergehen,
Nur sollen keine Zeichen mehr geschehen.

Betracht ich meine Hand,
Unheimlich nah mir verwandt.
Und doch ein ander Ding.
Ist sie mehr als ich bin
Hat sie höheren Sinn ?

Hannah Arendt (1906-1975), in Heureux celui qui n’a pas de patrie, poèmes de pensée, Ed. Payot & Rivages, Paris, 2015

Penchée sur soi - In sich versunken

Drawing hands, lithographie de Maurits Cornelis Escher, 1948

Penchée sur soi

Quand je contemple ma main
— Objet étranger qui me ressemble —
Je ne suis dans aucun pays,
Je ne suis soumise à aucun présent, aucun ici,
Je ne suis soumise à rien.

C’est comme si je devais braver l’univers,
Lequel peut bien passer impassible,
Sauf que plus aucun signe ne doit advenir.

Si je contemple ma main,
Qui m’est étrangement semblable,
Et une autre chose pourtant.
Est-elle plus que ce que je suis,
A-t-elle un sens plus éminent ?

Hannah Arendt (1906-1975), in Heureux celui qui n’a pas de patrie, poèmes de pensée, Ed. Payot & Rivages, Paris, 2015
Traduit de l’allemand par François Matthieu. Édition établie, annotée et présentée par Karine Biro.

A New ErrorModerat / from betsy on Vimeo.
Album Moderat, label Bpitch Control, 2009


Clefs : individu | philosophie | expression corporelle
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