La fête du lac (d’Annecy)… une manifestation populaire ! – Texte de Sylvain Poujois

Je vous invite à découvrir un texte extrait d’un ouvrage satirique plein d’humour dont je vous conseille la lecture (surtout si vous vivez aux alentours d’Annecy). Il réunit un ensemble de chroniques publiées dans les pages du feu journal « Le vilain p’tit canard ».

Les râleurs-bienfaiteurs Sylvain Poujois et David Zuber y pointent du bec les travers agaçants de la belle cité haut-savoyarde.

Le propos de ce texte & de son illustration est d’actualité, lorsque l’on observe se monter les palissades municipales au cœur même de la ville. À l’origine une fête populaire… aujourd’hui une fête pécuniaire !

La fête du lac (d’Annecy)… une manifestation populaire !

Tout savoyard qu’il est, le choucas n’en est pas moins français. Eh, oui, il est des Français de toutes sortes, des choucas de Hongrie ou d’Algérie et c’est très bien ainsi… Comme tout Français qui se respecte, le choucas est donc un râleur. Il croasse, il claque du bec, bref un rien l’énerve ! Chers lecteurs et trices permettez-moi donc de vous infliger ce petit agacement sous forme de texte argumentatif…

Et si vous n’êtes pas d’accord avec moi, alors tant mieux ça alimentera la discussion. Euh… oui, un texte argumentatif a, je cite, « …pour but de soutenir une thèse et d’invalider la thèse adverse. ». Bref, je suis par définition de mauvaise foi. Parmi mes nombreux sujets d’énervements… La Fête du Lac ! Pas que je n’aime pas la fête et le lac… j’adore ! Juste que comme la plupart des Annéciens, la fête du lac, c’est la fête et le lac pour les autres… les nuisances pour nous.

Ça commence la veille… Avenue de France pas moyen de se garer, réservé aux cars. Autant dire que les riverains, leur voiture, ils ne la garent… pas !

Le jour J, le stationnement, c’est chacun pour sa pomme et tout est permis, les trottoirs, les parkings privés, tout est bon… Si on n’habite pas trop loin du lac, le meilleur moyen pour garer sa voiture, c’est encore de ne pas s’en servir… Une petite promenade en début d’après-midi et au retour walou… plus de place !! Le comble, c’est que les Annéciens qui veulent profiter des feux d’artifices, faut qu’ils allongent la monnaie. Sur la place, on a beau être du coin (coin) on n’a pas un gramme de remise, nacash, walou, nib, bref rien. C’est vrai que les politiques locaux, c’est pas franchement l’affiche rouge… La culture pour tous, c’est bon pour les soviets… Donc la fête on y va à pied, et les feux, on les voit entre deux branches… Car pour que le populo ne se rince pas l’œil à l’œil… les palissades montent d’années en années.

Les plus chanceux ont un bon plan : de leur balcon ils voient la moitié des feux, le haut… C’est classe !

Et puis le lendemain, l’eau du lac est toute trouble et toute agitée… et ça pour mes potes les canards, convenons-en… c’est énervant !

Sylvain Poujois, in Le choucas enragé canarde Annecy, Ed. La main multiple, Poisy, 2009. Illustré par David Zuber.

La fête du lac d'Annecy

© Dessin de David Zuber / in Le choucas enragé canarde Annecy, Ed. La main multiple, 2009.


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Un Commentaire

  1. Ahahah, c’est tellement vrai.

    Entre les palissades, les toiles tendues et les doubles barrières Vauban avec les services de sécurité qui patrouillent dans la zone tampon, Annecy prend des airs de sommet du G8 pour la fête du lac.

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